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ALZHEIMER : Quel nom barbare !
Mais il est à la hauteur de la souffrance qu'il inflige non seulement au malade mais aussi à la famille.
Bien sûr je connaissais cette maladie mais je crois que les personnes, qui ne l'ont jamais cotoyée, ne peuvent s'imaginer à quelle point elle est destructrice.

Marcelina, pour ce dernier adieu, je vais me permettre de te tutoyer...
On dit souvent que l'on ne retient que les bons souvenirs du passé mais comment oublier...

Comment oublier ce que tu as ressenti d'année en année ; cette diminution physique et intellectuelle que tu sentais venir.
Tu disais toi même que tu ne savais plus faire telle ou telle chose et dans des moments de crises tu affirmais le contraire, toi qui étais pleine d'énergie, de courage... Comment osions nous te dire que ce n'était pas comme çi ou comme ça qu'il fallait faire...

Comment oublier... que toi tu oubliais tout... du prénom de ta propre fille, de son image et de celle de tes petits-enfants...
Oh oui, que cette maladie est dure pour tout ceux qui la cotoient...

Pour la combattre, il fallait pouvoir te donner une occupation : quelque chose que tu savais plus ou moins faire pour que tu te sentes utile. Je me souviens en t'observant, d'avoir eu l'idée de te donner du linge à plier, quitte à le remettre discrétement en boule lorsque tu avais fini ta tâche... C'était simple et efficace.
Je me souviens d'une anecdote où Monie n'avait pas voulu te donner un balai... En son absence, je te l'avais remis ce balai... Après tout, que pouvait il arriver... J'ai su après que tu nettoyais les murs voire les rideaux avec, d'où ce refus de ta fille... Après tout, cela n'aurait pas été si grave... Mais je me suis quand même inquiété en sentant le brûlé, et en m'apercevant que les poils du balai étaient collés à la vitre du poële à bois en fonction.
On a souvent souri ou même ri de tes bétises, mais c'était une façon pour nous de tenir le coup...

Comment oublier ces démons qui te hantaient, ces "laisse moi", ou "ils veulent me tuer" que tu lançais lors d'une agitation soudaine alors que personne ne se trouvait auprès de toi...
Comment oublier dans ces derniers mois, ces "Ven, ven, ven" ("viens, viens, viens") dont tu suppliais toute la journée toute personne qui se trouvait à proximité de toi...
Oh non, je n'oublierai pas... P*tain de maladie !!


Mais je n'oublierai pas non plus la vrai Marcelina, celle qui était pleine de joie, qui m'a accueilli les bras ouverts et qui était ainsi avec tous les gens qui nous accompagnaient. Ta porte était toujours ouverte à qui que ce soit, l'apéritif et le repas servi à qui voulait bien recevoir ton hospitalité.
Je n'oublierai pas la Yaya que tu étais pour Aurélia et Mathieu mais aussi tout l'Amour que tu portais aux enfants. D'ailleurs, il suffisait que des petits s'approchent de toi pour que l'agressivité due à la maladie s'estompe et face place à un sourire et une lueur de plaisir dans tes yeux.

Je ne t'oublierai pas Yaya. Repose en paix.

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